Résumé

En s'appuyant sur de nombreuses références littéraires, historiques et scientifiques, l'article nous rappelle comment les jardins, présentés comme des éco-anthroposystèmes, des habitats "artificiels" dans lesquels coexistent des "humains" (promeneurs, jardiniers) et des "non-humains" (végétaux, minéraux, animaux...), ont longtemps été des lieux de conflits, des espaces de luttes contre des "mauvaises herbes" et une faune perçues comme principalement nuisibles, jusqu'à ce que d'autres démarches émergent (la lutte biologique, l'installation d'hôtels à insectes, la phytosociologie) prenant plus en compte les préoccupations environnementales. Dans le "jardinage écologique" une autre vision de l'intervention humaine est à l'œuvre, qui délaisse le combat et cherche des stratégies d'alliances, pour une meilleure préservation des équilibres de la biosphère tout entière. De nombreux extraits de textes illustrent l'article et la bibliographie est particulièrement fournie.