Résumé

Le pâturage urbain est au goût du jour. En France, la pratique a émergé au début des années 1990 avec la gestion différenciée et la prise de conscience du déclin de la diversité biologique. Au-delà d'une simple instrumentalisation de l'herbivore, les troupeaux collectifs apportent une expérience sensible de la ville et déplacent le regard des citadins. Dans leurs formes les plus abouties, ces expériences d'élevage en ville construisent des mondes communs à la croisée de motivations économiques, jardinières et agricoles. L'analyse développée s'appuie sur des enquêtes réalisées auprès de différents porteurs de l'écopâturage : collectivités, écologues, associations, paysagistes et bergers urbains. L'article aborde notamment les relations homme-animal, la sociabilité de l'animal et le rôle des collectivités dans la redistribution de la terre aux éleveurs. De nombreux retours d'expérience illustrent les analyses, ceux du Marais Vernier (dans l'Eure), de la Métropole Rouen-Normandie (en Seine-Maritime), du Val Maubuée (en Seine-et-Marne), de Saint-Denis et de l'association Clinamen dans le parc départemental Georges Valbon (en Seine-Saint-Denis) ou encore de la commune d'Igny (dans l'Essonne).