Résumé complet : Des études de terrain menées dans deux espaces verts urbains d'Athènes (Grèce) ont révélé la présence de maladies liées à Phytophthora sur les arbres Platanus orientalis et P. x acerifolia. Les arbres en déclin présentaient une série de symptômes de maladies, notamment la pourriture des racines, des chancres de saignement des tiges et un dépérissement important de la canopée. Comme il existe peu d'informations sur l'étiologie de ces maladies, une étude a été menée de 2016 à 2021 pour définir les principaux agents pathogènes impliqués. Au total, 71 isolats de Phytophthora ont été obtenus à partir de tissus d'écorce et d'échantillons de rhizosphère prélevés sur des platanes symptomatiques. Sur la base des caractéristiques morphologiques et des données de séquence ADN, les isolats de Phytophthora ont été identifiés comme étant Ph. mediterranea (11 isolats) et Ph. nicotianae (60). Sur une période de cinq ans, 41% des arbres P. orientalis associés à des infections par Phytophthora sont morts et ont été retirés du parc. Les tests de pathogénicité ont confirmé que toutes les espèces de Phytophthora, y compris Ph. cinnamomi utilisé pour la comparaison, sont pathogènes sur les arbres P. orientalis et P. x acerifolia. Phytophthora cinnamomi s'est révélé être l'espèce la plus agressive sur P. orientalis et P. x acerifolia. Phytophthora nicotianae était l'espèce dominante, tandis que Ph. mediterranea était associé à quelques arbres. Ces travaux ont contribué à élargir les connaissances sur l'hôte et la gamme géographique de Ph. mediterranea, un pathogène envahissant avec un fort potentiel de diffusion dans les régions méditerranéennes, et souligne l'importance de renforcer les mesures de biosurveillance pour prévenir et limiter la dissémination des pathogènes envahissants dans les écosystèmes urbains et naturels. (Résumé des auteurs)