Résumé complet : Ce colloque est la concrétisation d'une collaboration entre Plante & Cité, le CNFPT (centre national de la fonction publique territoriale), la ville de Montpellier et Agropolis International qui rassemble une communauté de 2000 chercheurs spécialisés dans le domaine de l'agronomie, de l'eau et de l'environnement. Cette journée est aussi la première d'une série de colloques sur la biodiversité organisée en 2010 par le CNFPT à l'échelon du territoire national. La journée technique « Biodiversité en milieu urbain, pratiques, expérimentations sociales et scientifiques » s'est organisée le 20 mai 2010 à Montpellier, ville méditerranéenne pionnière en matière de gestion de la biodiversité et de gestion différenciée. Elle s'est déroulée dans le cadre de l'Année Internationale de la Biodiversité. Le contexte français est celui d'un territoire où l'urbanisation est croissante, avec une moitié de la population vivant en milieu urbain, qui exprime des attentes de plus en plus fortes vis à vis de la nature en ville. Une nature qui apporte du plaisir et des émotions dans un environnement stressant. Ainsi, l'intérêt grandissant des élus pour ces problématiques vient du contexte réglementaire, mais aussi de la pression sociale. Après avoir fait un point sur les Ateliers Nature en Ville organisés par le ministère de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de la mer, des expériences en matière de connaissance et de gestion de la biodiversité urbaine ont été présentées par les villes de Montpellier et de Lille. Les travaux de recherche et les partenariats menés par Plante & Cité ont également été présentés. Les débats ont permis des échanges de point de vue entre les intervenants, des chercheurs et la salle. Les collectivités sont nombreuses à s'engager vers une meilleure connaissance de leurs richesses biologiques et des moyens à mettre en œuvre pour protéger, gérer ou restaurer la biodiversité urbaine. Mais la question de la complexité de l'évaluation des connaissances, de l'impact des actions menées en faveur de la biodiversité, voire même des objectifs qui prévalent à la mise en œuvre d'actions, a été soulignée. L'index de Singapour, récemment créé pour évaluer scientifiquement la biodiversité urbaine est en cours de validation. La nécessité d'intégrer de nouvelles compétences et d'avoir une approche pluridisciplinaire au sein des services techniques comme dans les programmes de recherche a été actée. La formation du personnel des collectivités sur de nouveaux domaines est apparue une nécessité pour tous. Si l'on veut travailler sur la biodiversité en ville, on ne peut faire abstraction des grandes règles de l'écologie. Il faut ainsi se rappeler que faune et flore sont intimement liées et qu'elles ont besoin d'habitats adaptés pour perdurer et de corridors (trames) pour circuler, d'où l'importance de s'intéresser autant aux espaces qu'aux espèces en s'appuyant sur une approche écologique du paysage. Les discussions ont souligné la difficulté de savoir, dans l'état des connaissances actuelles, si les trames vertes et bleues sont réellement efficaces en tant que corridors écologiques. A la question « pourquoi s'intéresser à la biodiversité en milieu urbain ? », un certain consensus est ressorti sur le fait que cette approche permet surtout de sensibiliser la population urbaine, celle qui impacte le plus la biodiversité à l'échelle mondiale. Toutes les opérations de communication des villes, les actions de sciences citoyennes sont ainsi utiles pour faire comprendre les enjeux locaux, mais aussi mondiaux.