Résumé complet : Les sédiments fins qui s'accumulent naturellement en amont des ouvrages hydroélectriques sont parfois amenés à être gérés à terre, pour des raisons techniques ou environnementales. L'une des voies de valorisation envisagée pour les gérer est la construction de sols fertiles pour l'aménagement d'espaces végétalisés ou encore pour la réhabilitation de zones dégradées. Cet usage des sédiments en tant que matériaux alternatifs pour construire des sols contribue à préserver la ressource en terre végétale et nécessite de prouver la valeur agronomique et l'innocuité environnementale des sédiments. Une approche expérimentale (essai sous serre de 3 mois et essai in situ en bacs lysimétriques de 24 mois) a permis d'évaluer les composantes physiques, chimiques et biologiques de la fertilité de sols construits à partir de 6 sédiments, seuls ou mélangés avec 40 % (v:v) de compost de déchets verts. Les résultats de l'étude ont mis en évidence que la capacité d'agrégation des sédiments est un facteur clé de leur fertilité. Le suivi du développement de la couverture végétale des sols construits a démontré la capacité de tous les sédiments étudiés à être support de végétation. Les sédiments riches en matière organique (MO) (>30 g kg-1) sont adaptés aux végétaux des espaces végétalisés ayant potentiellement des exigences hydriques et trophiques élevées. Les sédiments pauvres en MO (<30 g kg-1) semblent davantage adaptés à une utilisation pour des opérations de restauration où les exigences des végétaux sont généralement moindres. Ce travail aboutit à la proposition de critères environnementaux et agronomiques qui permettent d'orienter les sédiments vers la construction de sol et de proposer des usages adaptés. (résumé de l'auteur)